Dieu pousse t-il au « fanatisme » ?

Publié le par 問道

   Je n’ai jamais compté le nombre de fois ou, l’on fustige les prétendus intégrismes religieux, tout en encourageant une position modéré vis-à-vis du dogme et de Dieu. D’après ces gens, persuadé d’être de sages personnes, raisonnables et respectables, la violence religieuse ne serait en fait qu’une anomalie, une excroissance de la religion et, le bien fondé du dogme serait la modération. Ces dix dernières années, marquent ainsi la naissance d’une génération de théologiens les plus brillants de l‘histoire du monde Abrahamique ! Ne nous y trompons pas, nous devons nous réjouir de vivre dans une époque aussi éclairé.

 

   Qu’est-ce qu’un monothéiste ? La réponse la plus simple serait de dire « quelqu’un qui croit au dieu unique ». Mais, c’est certainement plus que ça encore. Le monothéisme est intimement lié à l’abrahamisme, celui-ci étant le mythe fondateur du croyant en dieu, l’exemple, à qui il faut rendre hommage. Ainsi, les musulmans tuent un mouton parce qu’entendant dieu dans ses oreilles une voie lui disant de tuer son fils unique, il allait lui obéir aveuglément, avant de changer d’avis et de récompenser son intention de lui obéir. Les musulmans rendent hommage à cet épisode, mais les trois morceaux de charbon de bois ont la même référence : Abraham. Cet exemple est symptomatique de ce qu’est le monothéisme. Obéir à Dieu est plus important que tout, y compris l’univers.

 

   Se pose alors une autre question : qu’est ce que Dieu ? Il y a à cela deux réponses, selon le point de vue que l’on prend. Une première position serait de dire qu’en fait, Dieu est une voix qui ordonne aux gens de lui obéir, et les gens qui l’entendent lui obéissent. Dans l’histoire, depuis Moïse jusqu’à aujourd’hui encore, il est un instrument permettant d’écraser l’opposition par le fameux « argument d’autorité ». Les religieux ont toujours, il est vrai, raison, puisqu’ils connaissent la parole de Dieu (c’est leur métier) et donc, la réalité ! Une deuxième réponse à la question posée ci-dessus serait de le prendre comme un personnage d’une saga écrite à plusieurs mains. Ce personnage est donc le symbole des différents aspects du caractère des auteurs qu’ils ont voulu mettre en avant. Omniscient par ci, au pouvoir absolu et sans limite, autoritaire et colérique quand on le trompe malgré son omniscience, il se montre parfois cruel, mais sait aider et sauver ses chouchous.

 

   Outre ce qu’est Dieu lui-même, se pose aussi sa relation à « l’autre », puisqu’il est, semble t-il, actif en ce bas monde. D’après les textes, Dieu serait une espèce de souverain, monarque, régnant sur le monde qu’il a crée. Il ordonne, légifère, décrète contrôle, distribue châtiment et récompense. Les être, notamment les hommes, lui sont, ou doivent lui être, soumis, obéissant et loyaux. L’univers est donc ainsi vue comme une structure verticale, avec, entre les hommes et Dieu, une administration ou des entités intermédiaires. C’est une relation hiérarchique qu’entretiennent Dieu unique et hommes.

 

   Peut-on alors modérément obéir et être soumis à un ordonnateur au pouvoir et à l’autorité absolu, capable des colères les plus effrayantes ? Il semble, que le pouvoir appel l’obéissance, par soumission sincère, ou par opportunisme. D’après ce que l’on peut observer sur cette Terre, instructif sur certains aspects de la nature humaine, plus le pouvoir d’un seigneur est grand, plus il fait peur et plus grand est le zèle à lui obéir. Il est normal que l’on soit de plus en plus zélé à obéir dans ces cas, puisque le détenteur du pouvoir terrorise. La pression de la peur est permanente à se demander si l’on en a fait suffisamment, et l’on se pousse à en faire plus. L’on est jamais asses soumis devant un pouvoir absolu et autoritaire.

 

   Il suffirait de composer et trouver un juste milieu entre ce que veut Dieu et ce qu’est la société, qui n’est pas absolument conforme à sa volonté. Seulement, Dieu est absolu, sa parole n’est pas négociable, c’est lui qui fait l’univers, l’homme, comment donc peut-on même imaginer négocier avec un parti qui a tout les pouvoirs, tout les droits et la puissance absolue, jusqu’à créer par la force de sa volonté le « vrai » et le « non vrai » ? Par l’hypocrisie, tout simplement. Parler de « modération » dans une religion, monothéiste, pire encore, abrahamiste, c’est du ressort de l’hypocrisie.

 

   Cette hypocrisie consiste à faire passer sa propre volonté pour ce que veut Dieu, parce que ça nous plait. Alors que celui que l’on adore à Jérusalem ou la Mecque, est absolu et fait l’univers à sa volonté, les tenants de la ligne « modération de la religion » expliquent qu’en fait, l’homme doit faire Dieu à leur volonté. Il s’agit alors de faire de lui l’objet de la volonté de l’homme. C’est certes ce qu’il est, ses créateurs l’ont fait à leur volonté. Mais cette attitude relève de l’hypocrisie, parce qu’elle consiste à nier tout le passé du personnage, les auteurs précédents, la tradition, pour des raisons purement politiques, pire encore… médiatique. Imaginez, une saga littéraire ou, du jour au lendemain, le même héros change de caractère, de visage… du tout au tout, sans la moindre transition ou évolution dans l’histoire.

 

   La dernière fois que Dieu aurait parlée, à un bédouin, quelques siècles après la mort de Jésus Christ. Depuis, il n’a plus rien dit à personne, et, aurait même prévenu que plus jamais il ne parlera, faisant de l’islam le scellé de son « œuvre ». Pourtant, entre ce qu’il était à cette époque, à aujourd’hui, il aurait donc radicalement changé, nous disent des hommes qui ne l’ont jamais entendu parler. La modération religieuse n’est qu’une hypocrisie de plus, comme toute personne qui a le postérieur entre deux sièges. Ils n’ont pas le courage d’affronter ce qui leur fait peur.

Publié dans Monothéisme

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