la lutte des classes

Publié le par 問道

   Voici donc un concept qui a souvent été évoqué, voire même, a justifié certains actes : la « lutte des classes ». C’est dans le manifeste du Parti Communiste de Marx et Engels que fut consacrée cette conception de la vie sociale comme fondement unique de l’histoire, de la vie des hommes sur Terre : « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes ». Beaucoup de choses me frappent à propos de cette citation, outre l’absurdité d’une telle affirmation et sa déconnexion des réalités sociales et ses subtilités, c’est aussi le caractère arrogant. Cette arrogance typiquement occidentale de Marx et Engels. Et dire que ce sont les marxistes qui se prétendaient défenseurs des peuples colonisés ou en guerres coloniales contre l’impérialisme et l’arrogance occidentales…

   L’arrogance occidentale d’une telle expression vient du fait que Marx, s’il a beaucoup voyagé en Europe, n’a pas exploré le monde. Il est d’ailleurs à noter que Marx a soutenu la guerre de l’opium en Chine, car il pensait que le capitalisme était supérieur au « despotisme oriental ». Cette position marque bien le mépris et l’occidentalo-centrisme de Marx qui ne fut certes, qu’un homme de son temps. Même si la dynastie Qing, d’origine Mandchous et non chinoise, a finalement toujours agit en pouvoir issu d’une invasion étrangère à travers son empire (avec quelques subtilités qu’il faudra décoder un jour). Marx n’a pas étudié l’histoire de ce pays, sa civilisation et ses diversités, ni la situation qui y régnait. Juste, il se fiait aux clichés et à l’étroitesse d’esprit d’une vision du monde quelque peu grossière. C’est ainsi que pour lui, l’horrible capitalisme, qu’il observait, qu’il décrivait et détestait en Europe et en occident, était quand même meilleur que ce qu’il pouvait se passer ailleurs, dans le schéma « le pire de ma civilisation vaut mieux que ce que l’on m’en dit des autres ». Et si, les marxistes étaient autant racistes que ceux qu’ils haïssent ? De même, ils n’ont pas brillé par leurs qualités d’ethnologue, Marx n’est pas allé explorer les autres peuples si différents de lui et de son monde, pour ainsi prétendre que la lutte des classes fait « l’histoire de toute société ». Lui et Engels ont ainsi, comme n’importe quels créateurs religieux ou idéologues arrogants (ce qu’ils ont été finalement), autoproclamé de façon absolument arbitraire l’universalité de leur concept et même, son intemporalité, avant qu’eux ne le brise.

   Maintenant, l’absurdité du mythe de la lutte des classes. Les marxistes ont construit une vision des classes sociales, des différentes composantes d’une société, comme des blocs monolithiques et hermétiques. Il s’agit du mythe des gentils prolétaires contre les méchants bourgeois, qui ne vivent jamais ensemble, ne négocient jamais ne font rien ensemble. Pourtant, chose observable, dans un groupe d’hommes, une société, il y a des gens qui complotent contre d’autres, avec qui ils ont pourtant des intérêts communs, mais privilégies leurs intérêts propres, petits et égoïstes. Ce comportement est tout ce qu’il y a de plus rationnel; l’idée qu’un patron puisse être plus enclin à donner un petit peu plutôt que beaucoup, ce qui peut-être donné à un individu d’origine modeste sera toujours infiniment plus petit que ce qu’il faut donner au groupe.

   Dans la hiérarchie de l’entreprise, le premier à oppresser les travailleurs de base sont les petits chefs, issus eux mêmes de ces travailleurs de base, mais trop contents de s’en tirer individuellement et de pouvoir jouir du pouvoir qu’ils ont sur les autres. Ils sont méprisés par leur supérieur hiérarchique et se vengent de ce mépris sur ceux à l’échelle juste en dessous. Dans la tête du petit chef, s’il se fait disputer par sa hiérarchie, ce n’est jamais pour une autre raison que la fainéantise et l’incompétence de ses inférieurs hiérarchiques! Les objectifs imposés par ses supérieurs sont toujours réalisables, non pas parce que jugés raisonnables après réflexion et calcul, mais parce que venant de la hiérarchie et qu’il faut donc obéir.

   Freud appelait « pulsion de mort »  Individuellement, une partie de nous se déteste, a envie de mourir, de se détruire (Thanatos) et, comme nous avons aussi une pulsion de vie (Eros), cette haine de soi dévie sur la haine d’autrui, non pas autrui le très différent, mais autrui qui nous ressemble le plus! Chacun déteste son semblable le plus ressemblant et veut le détruire parce qu’il lui rappel lui-même. C’est ainsi que par exemple, dans les lieux de travail, un travailleur se retrouve toujours rival ou ennuyée par un autre travailleur pourtant embarqué dans la même galère que lui! Parfois, cette attitude va jusqu’au petit complot pour faire sanctionner ou licencier celui-ci. De même, le petit chef, déteste ceux qu’il commande, parce qu'au font, il est l'un des leurs. Il cherche à plaire au patron qui le méprise.

   Les bourgeois, eux aussi ont les mêmes tares, à leur échelle, haine de ceux qui leur ressemblent, petits complots, ragots… la société bourgeoise, c’est l’empire des coups bas. Chez les bourgeois, existent, comme chez les gens des couches moins aisés, le meilleur comme le pire. En fait, la lutte des classes de Marx et Engels, c’est « le choc des civilisations » à l’échelle de la société. Il fut répondu à Huntington qu’il ne s’agissait pas d’un choc des civilisations, mais des barbaries. Barbarie aussi présentes en Occident qu’ailleurs. Il en va de même pour les valeurs. Il ne s’agit pas d’une lutte des classes, mais d’une lutte du respect contre le mépris... de la décence contre l'indescence!

Je ne voulais parler que du concept de lutte des classes. Il y a tant à dire !

Publié dans Capitalisme

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A
<br /> Bonjour, 問道<br /> <br /> Bonne nouvelle: ton blog est desormais accessible en RPC! Je vais pouvoir le lire sans passer au travers d'un proxy.<br /> <br /> Il semble que le communisme est mort deja. Tous les pays communistes l'on compris, meme qu'il semblerait que Kim Jong-il serait en train d'hesiter entre passer le trone a son fils ou bien laisser<br /> le systeme s'ecrouler apres sa mort. Alors une critique de Marx, en 2009, est-elle encore necessaire dans un monde ou la communisme n'est plus une alternative politique ni une ideologie "vivante"?<br /> <br /> <br />
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<br /> Et bien Alexandre, vue de France, Marx revient à la mode, chez les jeunes militants et révoltés qui ne se rendent pas compte qu'ils sont les idiots utiles du système... ici, on nous sert du marx en<br /> masse comme alternative historique au capitalisme, ce qu'il n'a jamais été vraiment...<br /> <br /> <br />